OK Boomer ?

 

Cette expression exprime parfaitement tout le drame que représente l'annexion totale d'un pays via sa langue, le français, et sa soumission aux impératifs socio-culturels des États-Unis. Plutôt désunis, d'ailleurs. Et c'est devenu inutile d'aller en Amérique, nous y sommes à présent, comme toute l'Europe.

Les jeunes maltraitent tous ceux qui ne le sont plus avec cet anglicisme discret, plus dédaigneux qu'insultant. Comme ça, ils n'auront pas à s'excuser quand ils auront besoin des relations ou de l'argent de leurs parents, ils ne font qu'utiliser un mot branché.

Si j'avais leur âge, sans doute que j'emploierais aussi ce mot en face d'un sale type. Mais je préfère lui balancer un : « vieux con » nettement plus expressif. Et des sales cons, et vieux, et « boomers », il y en a beaucoup.

Ainsi, les enfants nés dans les années cinquante, après la seconde guerre mondiale, auraient détruit la planète en se goinfrant ? Qui exactement ? Les ouvriers ? Ils étaient nombreux, les usines tournaient à fond, parce qu'il fallait avant tout remettre en état un continent dévasté. Et comme on les payait mal, les prolos, leur seule richesse c'était d'avoir des enfants, source d'aides sociales, allocations familiales, réductions sur les billets de bus et de train. Mais ce n'est qu'après des années de travail que certains pouvaient enfin s'offrir une voiture et partir une semaine ou deux en vacances durant les congés payés. Pour la pollution, autant regarder ailleurs.

Alors, qui a pourri l'environnement ? Les riches ? Ils s'en foutent complètement, hier comme aujourd'hui. Les riches ont toujours fait sécession et vivent dans leur bulle depuis la nuit des temps.

La réponse est à la fois simple et compliquée. La surpopulation mondiale actuelle est le résultat des progrès de la médecine et de la nécessité de faire des enfants pour survivre dans les pays sous-développés. En résumé, on continue de mourir, mais moins vite.

J'ai écrit un petit roman à ce sujet, l'Herbe aux loups, que je recommande à tous ceux qui insultent leurs vieux en leur balançant des « OK Boomer ? ». Ils y apprendront en moins de cent pages comment s'en débarrasser sans risque, de leurs  emmerdeurs supposés séniles. Rien d'illégal, disons qu'il leur faudra tout de même le courage de se faufiler entre les textes de loi. Le livre ne propose pas la mort, évidemment, et n'incite personne à la provoquer. Disons qu'il fournit des idées à ce sujet. On peut l'acheter pour 9 € chez Bookelis, librairie en ligne, et livré en quelques jours.

OK, Reader ?