Une bonne raison de regarder la télé

 

Une bonne raison de regarder la télé

 

Si vous êtes devant votre téléviseur le soir aux alentours de 22.30, vous l'avez certainement vue. Elle s'appelle Camille Diao, et participe à l'émission "C ce soir" autour de Karim Rissouli et Laure Adler. Parfois, elle présente et anime le thème du jour, mais le plus souvent, elle reste assise discrètement sur le second siège à droite de l'écran. Le spectacle commence par la présentation des invités. "Bonsoir, Laure !" lance le présentateur, et Laure Adler apparaît deux secondes. "Bonsoir, Camille !" et cette dernière répond poliment. Ça dure deux secondes également, mais à chaque fois, pour moi, c'est une éternité. Il m'arrive souvent d'opérer un retour en arrière à l'aide de la télécommande , contempler encore et encore cette extraordinaire jeune femme, regarder comment elle a disposé sa chevelure, son sourire toujours différent, ce sourire qui ne s'adresse à personne en particulier, mais qui donne l'impression de s'adresser à une seule personne, moi-même, tout comme à tant d'autres qui doivent être dans le même état de contemplation silencieuse.

En un mot comme en mille, cette jeune femme crève l'écran et rend fou. Peu importe le thème abordé, écologie, guerre, faits divers, ou autre. On s'en fiche complètement. Je me surprend à attendre ses interventions, non pas pour ce qu'elle va dire, mais uniquement pour admirer le mouvement de ses lèvres, le petit sourire qui viendra ponctuer un propos trop grave, la graduation dans la chute des mèches de ses cheveux, lesquels sont parfois tirés en chignon vers l'arrière, et alors là on sait que ça ne tourne pas rond, elle ne va pas bien ce soir, ou plus souvent disposées en dreadlocks, mais attention ! Pas n'importe comment, on n'est pas chez les Rastas. Rien à voir avec l'univers de Bob Marley. Ses mèches sont des rivières dont on voit dévaler les torrents de rubis sous l'éclairage des spots du studio. Tout va bien, elle va éclairer le débat, et nous irons au lit heureux.

On ne couchera jamais ensemble, pas même côte à côte. C'est mieux comme ça, parce que rien ne sera venu troubler l'extase iconique provoquée lors de sa prochaine apparition programmée pour le lendemain.

 

Merci Camille Diao, d'avoir rendu cet immense service à la télé publique : par ta simple présence, tu auras réussi à contredire les grincheux qui ne jurent plus que par les réseaux prétendûment sociaux, et crachent sur ce vieux machin ringard de Boomers qu'est devenue la télévision. En ne la regardant plus jamais, ils perdent ce qu'il y a de plus précieux à contempler aujourd'hui, ton visage qui éclaire le monde et lui rend sa beauté.





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